- draille
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• 1792; de traille♦ Mar. Cordage tendu, le long duquel peut glisser une voile, une tente. ⇒ 1. erse, erseau. Draille de foc. ⊗ HOM. poss. Dry. draille 2. draille [ draj ] n. f.• 1835; franco-provenç. draya, anc. dauphinois draya « sentier » (1316), du lat. pop. tragulare; cf. traille♦ Région. Piste empruntée par les troupeaux transhumants. Les drailles cévenoles.Synonymes :- carrairedraillen. f. MAR Cordage, généralement métallique, sur lequel on hisse une voile.I.⇒DRAILLE1, subst. fém.MAR. Cordage tendu, le long duquel peut glisser une voile (d'étai, un foc) ou une tente, au moyen d'anneaux, de bagues, etc. fixés sur la toile. Les voiles latines de forme triangulaire sont enverguées au moyen d'anneaux métalliques appelés bagues sur les drailles ou étais, le long desquels elles peuvent monter et descendre (GALOPIN, Lang. mar., 1925, p. 65; cf. cul III B, MUSSET, Revue des deux-Mondes, 1832, p. 370).Prononc. et Orth. :[
] ds Pt ROB., mais [
] ds DG et Lar. Lang. fr. (cf. -aille). Les dict. enregistrent draille. Étymol. et Hist. 1792 (Ch. ROMME, Dict. mar. fr., p. 245). Prob. empr. au langued. dralho, var. de traio « câble servant à conduire un bac » (a. prov. tralha, 1348, PANSIER t. 3), auquel correspond le fr. traille. Fréq. abs. littér. :1. Bbg. LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 406.
II.⇒DRAILLE2, subst. fém.Région. (Sud de la France). Chemin de transhumance pour les troupeaux. Synon. région. carraire. Ces longs parcours réguliers qui constituent la transhumance, et qui se traduisent à la surface du sol par de grandes voies traditionnelles sacrifiées au passage des troupeaux : drailles, carraires, etc. (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 164). À l'estive de 1319, il [Pierre Maury] a repris la draille en direction du Nord (E. LE ROY LADURIE, Montaillou, village occitan, Paris, Gallimard, 1976, p. 142) :• Des sentiers ou pistes, suivis de temps immémorial par les moutons transhumants, écorchent les flancs de ces ternes plateaux de pâture. Ces drailles, comme on les appelle, servaient jadis aux troupeaux pour atteindre les pâturages du Gévaudan, de la Margeride, de l'Aubrac même.VIDAL DE LA BLACHE, Tabl. géogr. de Fr., 1908, p. 285.— P. ext. Chemin emprunté par le bétail. Mais, si on me prenait, c'était pour nettoyer la draille ou pour curer le ruisseau (GIONO, Baumugnes, 1929, p. 219).Prononc. et Orth. : Cf. draille1. Plusieurs dict. mentionnent la var. draye, non attestée ds la docum., ce sont LITTRÉ, Lar. 19e Suppl. 1878, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, QUILLET 1965. Étymol. et Hist. [1835 (POMIER, Loc. vicieuses Hte-Loire :Ne dites pas : Ils ont fait la draille ou la trague dans la neige. Ils ont fait la trace dans la neige)]; 1869-74 (Reboisement des forêts, Compte-rendu, 7e fasc., p. 131 ds LITTRÉ : Des chemins de troupeaux appelés drayes ou carraires). Adaptation du type draya des parlers du sud du domaine fr.-prov. (1316, a. dauph. draya « sentier », charte ds DU CANGE) et du domaine langued. prov. (1528, B. Alpes draya « sentier », ds P. MEYER, Documents ling. Midi, p. 241, § 3) prob. déverbal de trailla « faire une trace en marchant » cf. le m. fr. trailler « chercher la bête avec les chiens, sans avoir aucune piste et sans avoir quêté avec le limier » (1354-76, treler, Modus et Ratio, 50, 11 ds T.-L.) de tragulare « suivre à la trace » (dér. de trahere d'apr. tragula « herse » parallèlement à traginare, v. traîner). Le passage de t à y s'explique peut-être par infl. de représentants du lat. trahea « herse » (seulement localisé en Italie du Nord, REW3, 8840); celui de tr- à dr-, peut-être par infl. des dér. de directiare, très voisin de sens (FEW t. 3, 85b, 86a) v. FEW t. 13e, 175b-176. Fréq. abs. littér. :3.1. draille [dʀaj] n. f.ÉTYM. 1792; p.-ê. var. de traille, du lat. tragula, désignant un javelot, une herse, etc., ou plutôt du languedocien dralho, de traio, qui correspond à traille.❖♦ Mar. Cordage tendu, le long duquel peut glisser une voile, une tente. ⇒ Erse, erseau. || Draille de foc. || Voile glissant le long de la draille au moyen d'un transfilage, d'anneaux, de bagues.0 Ce serait simple sans réveiller les autres puisque la trinquette bômée est déjà parée sur la deuxième draille, mais mon bateau murmure que ce serait une erreur tactique : même si le vent augmentait, il me serait facile de réaliser ce changement de trinquette.Bernard Moitessier, Cap Horn à la voile, p. 72.❖HOM. 2. Draille, dry.————————2. draille [dʀaj] n. f.ÉTYM. 1835; dauphinois draya « sentier », 1316; d'un lat. pop. tragulare, dér. de trahere « tirer », d'après tragula. → 1. Draille, traille.❖♦ Régional. Piste ménagée pour les moutons transhumants, dans le Languedoc, les Cévennes.0 (…) écheveau compliqué de ravines et de pentes dénudées, parfois réunies et larges alors d'une centaine de mètres, comme un boulevard en pleine brousse qui me rappelait les drailles cévenoles (…)Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, p. 97.❖HOM. 1. Draille, dry.
Encyclopédie Universelle. 2012.